Dans un monde où les discours motivants fleurissent et où les réseaux sociaux regorgent d’incitations à “viser l’impossible”, de nombreux professionnels et managers se retrouvent confrontés à une réalité bien différente : des ambitions mal calibrées peuvent conduire à l’échec, au découragement, ou même à l’épuisement. La pression d’atteindre des objectifs hors de portée peut rapidement saper la motivation des équipes, voire générer un sentiment d’incompétence. Ce décalage entre aspirations et réalités constitue une problématique récurrente, notamment dans le milieu professionnel.

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Bien calibrer ses objectifs ou ses ambitions

Loin de nous l’idée de remettre en cause le leadership de Buzz l’éclair. Cette madeleine de Proust reste intouchable. Mais, ce gimmick est l’occasion pour nous de revenir sur la notion d’ambition et d’objectif. Dans nos vies personnelles ou professionnelles, on a l’habitude de lancer ces petites phrases motivantes : « Rien n’est impossible », « Tu peux tout faire, il suffit de le vouloir ». C’est inspirant, motivant… mais parfois, c’est aussi complètement déconnecté de la réalité. Tout est dans l’analyse du contexte, des forces en présences, de l’expertise de tes collaborateurs, des contraintes techniques etc.

Fixer des objectifs démesurés, c’est courir le risque de se heurter à des échecs plutôt balaises, de se décourager, voire de brûler son énergie. Alors, comment calibrer nos ambitions pour qu’elles soient inspirantes, certes, mais aussi réalistes ?

Objectifs trop haut : Attention aux limites !

Les grands rêves sont souvent admirables, mais il est crucial de garder les pieds sur terre. Lorsque les ambitions sont disproportionnées par rapport aux ressources ou au contexte, le résultat n’est souvent pas aussi glamour que Buzz l’Éclair qui vole à travers l’espace. Voici quelques écueils typiques d’objectifs démesurés :

1. Démotivation Rapide : Si un objectif est perçu comme impossible dès le départ, la motivation s’épuise bien avant d’avoir tenté quoi que ce soit. Le côté « infini » peut facilement se transformer en “inatteignable”, et voilà, tu es déjà découragé avant même d’avoir commencé.
2. Épuisement et Burn-Out : Une ambition trop élevée te pousse à te surpasser, et c’est souvent positif. Mais sans limites raisonnables, l’épuisement devient un risque réel. Beaucoup ont voulu « tout donner », avant de se retrouver épuisés, à bout de souffle et à ne plus voir le bout du tunnel. Et n’oublie pas que le Burn-Out touche les plus engagés !
3. Syndrome de l’Imposteur : Lorsque l’on se fixe des ambitions trop élevées, l’écart avec la réalité devient un gouffre. On se sent incapable, incompétent, alors qu’il s’agissait simplement d’une mauvaise calibration. Et hop, on se retrouve avec un bon gros syndrome de l’imposteur. Plutôt que de te motiver à atteindre l’objectif, cela peut te donner l’impression de ne jamais être à la hauteur.

Quelques modèles pratiques afin de fixer des ambitions bien calibrées

Tu les connais certainement par cœur, mais il nous parait utile de rappeler sur quelques modèles éprouvés. Ces modèles t’aideront à fixer des objectifs ambitieux, oui, mais aussi accessibles et progressifs.

1. La Méthode SMART : C’est probablement la méthode la plus connue pour fixer des objectifs bien calibrés. Un objectif SMART est Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste, et Temporellement défini. En gros, tu peux rêver d’aller vers l’infini, mais il faut une feuille de route précise et des repères qui te permettent de voir ton avancée. Toujours pareil, sans analyse du contexte dans lequel tu évolues, difficile de viser juste.
2. La Règle des 10X de Grant Cardone : Cette règle encourage à fixer des objectifs ambitieux (10 fois plus grands que ce que tu penses pouvoir atteindre), mais en accompagnant cette ambition d’un travail 10 fois plus cadré, intense, ciblé… Bref, 10 fois plus efficace. En d’autres termes, les ambitions élevées ne fonctionnent que si l’effort mis en face est proportionnel. Cela permet de rêver grand, tout en gardant une approche réaliste et méthodique quant aux actions à entreprendre pour y parvenir.
3. OKR (Objectives and Key Results) : Les OKR sont souvent utilisés dans le monde de l’entreprise pour fixer des objectifs ambitieux tout en s’assurant qu’ils restent atteignables. Le principe est de fixer un objectif clair, inspirant et d’y associer des résultats clés qui permettent de suivre les progrès. Par exemple, l’objectif pourrait être « Devenir la référence dans notre domaine », et les résultats clés seraient « Augmenter notre visibilité sur le web de 30% » ou « Obtenir 5 nouvelles certifications d’ici la fin de l’année ». Cela t’oblige à découper ton ambition en objectifs intermédiaires clairs.

“Vise l’impossible…” Aujourd’hui, les gourous du développement personnel pullulent sur le web et les réseaux. Ils nous expliquent la vie du haut de leurs 22 ans, pour nous placer leur autobiographie autoéditée à seulement 34 €. La vie du manager est parfois ingrate. Nous devons faire avec un contexte qui n’est pas toujours propice aux ambitions “Jordanesque”. Dont acte ! Il ne s’agit pas de viser petit, mais de viser intelligemment, plus haut, mais touchable. Utilise des outils et des méthodes pour fixer des caps motivants et atteignables. Comme manager, fixer des objectifs bien calibrés, c’est offrir à ton équipe la possibilité de réussir, de se dépasser, tout en gardant la tête froide. Le succès, ça se construit à coups d’objectifs concrets, réalistes, et d’une motivation bien entretenue.