D’un côté, Kurt Cobain, icône du grunge et leader de Nirvana, qui, malgré son statut de légende du rock, se voyait comme un piètre musicien. De l’autre, Laslo Polgár, un psychologue hongrois convaincu que le génie est façonné, non pas inné. À première vue, ces deux personnages semblent appartenir à des mondes radicalement différents. Pourtant, ils partagent une même vision : le talent, selon eux, est avant tout une question de travail, d’entraînement.
Kurt Cobain : Le Gamin du Grunge
Kurt Cobain, né en 1967, devient dans les années 1990 l’un des symboles les plus emblématiques de la scène musicale. Pourtant, Cobain, dans ses journaux intimes, exprimait souvent ses doutes quant à ses compétences musicales. Il affirmait que « les talents prétendus sont essentiellement le résultat acquis d’un exercice, la quête de la perfection par la pratique, aucun talent authentique n’est entièrement organique. » Pour Cobain, la maîtrise musicale n’était pas un don divin. C’est aussi valable pour tous les autres arts selon lui.
Cobain ne se limitait pas à la guitare. Il rêvait et tentait de développer la composition par la guitare sèche (blasphème grungien), la basse ou encore le piano (instruments alors loin d’être maîtrisés). Pour lui, l’inspiration ne venait pas seulement de la musique, mais aussi de la littérature et du cinéma. Il voyait dans ces arts des mélodies et des poèmes cachés. Le dessin lui permettait aussi d’alimenter ses textes, poèmes et mêmes clips.
Laslo Polgár : L’Architecte du Génie
Laslo Polgár, de son côté, est un psychologue hongrois célèbre pour son ouvrage « Cultiver le génie », où il soutient que « le génie est acquis, pas inné. » Polgár a mis cette théorie en pratique avec ses trois filles, toutes devenues des championnes d’échecs de renommée mondiale. Selon Polgár, l’entraînement et l’éducation dirigée sont les clés pour développer un talent exceptionnel. Il a inculqué à ses filles une rigueur intellectuelle en intégrant des éléments satellites aux échecs : les mathématiques, les langues, la philosophie, et même le sport, pour forger leur esprit.
Polgár ne se contentait pas de les faire répéter des mouvements d’échecs. Il travaillait sur des stratégies complexes, leur apprenant à prévoir plusieurs coups à l’avance, à anticiper l’imprévisible, et à s’adapter à différentes situations. Son approche était holistique, croyant fermement que pour exceller dans un domaine, il fallait également enrichir les autres aspects de l’esprit.
Tu entends nos gros sabots depuis un moment, non ?
La maîtrise et l’excellence sont le fruit d’un entraînement constant et évolutif. Et dans le monde de l’entreprise, ça résonne non ?
Entraînement et formation en entreprise
Chaque poste ou mission demande la maîtrise d’un ensemble de compétences, qu’il s’agisse de techniques spécifiques, de connaissances, ou de savoir-être. Pour cela, il est primordial de consacrer du temps à l’entraînement et à la formation. Organiser des sessions régulières d’entraînement permet non seulement d’améliorer les compétences de l’équipe, mais aussi de préparer les employés à faire face à des situations variées.
Bon pour le mental !
Se savoir maître de son geste, de son discours, de son expertise, c’est rassurant. Cela permet aux employés de se sentir en confiance, de faire face aux défis avec assurance. Un manager doit donc veiller à ce que chaque membre de l’équipe ait les outils nécessaires pour se sentir compétent et sûr de lui.
Répétés, mais pas répétitifs
Cependant, l’entraînement ne doit pas être répétitif au point d’en devenir lassant. Il doit être évolutif, stimulant, et ouvert à l’innovation. Comme Polgár et Cobain, il faut intégrer de nouvelles perspectives, des défis imprévus, et varier les approches pour éviter la stagnation. C’est en se confrontant à l’inconnu que l’on progresse vraiment.
Dernièrement, l’équipe de France de Rugby à 7 a ajouté la “danse” dans son entraînement. Ils l’ont même intégré comme une routine. Les deux sports n’ont rien à voir mais la danse a pour vertu de fédérer, de désinhiber ou encore de coordonner. Deux sports différents, mais vertus communes. En sortant du cadre, on répète un geste, une valeur, mais on sort de la répétition de l’entraînement. Au final, cela donne une médaille olympique ! Coïncidence ? Je ne crois pas !
Conclusion : Le Management, ou l’Art de Cultiver le Potentiel
Nous n’avons peut-être pas de réponse définitive sur la question du talent inné versus acquis. Cependant, ce que nous savons, c’est que l’acquisition de compétences passe par une pratique répétée, évolutive, et réfléchie. Même si cela ne garantit pas de faire de nous des génies ou des talents hors normes, cela nous permettra d’atteindre la meilleure version de nous-mêmes dans un domaine. Et n’est-ce pas, après tout, le fondement même du management ? Faire de nos équipes les meilleures versions d’elles-mêmes, c’est là toute l’essence de notre rôle de leader.