Parler d’hygiène personnelle avec un collaborateur peut-être l’un des moments les plus inconfortables qu’un manager ait à gérer. Pourtant, ignorer ce type de problème ne fait que l’aggraver, risquant d’isoler la personne concernée et de générer des tensions ou des moqueries au sein de l’équipe. Le défi est de taille : comment aborder un sujet aussi sensible sans blesser, tout en maintenant une atmosphère de respect et de collaboration ?
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Assumer, constater avec bienveillance
La première étape, c’est de te dire que tu fais ça pour le bien du collaborateur. Ignorer la situation revient à le condamner à l’isolement social au travail, ce qui peut affecter sa performance et son bien-être. Si tu n’en parles pas, l’équipe finira par en faire un sujet de conversation détourné, et ça, c’est encore pire.
Agir en toute discrétion
Nous te savons fin en la matière, mais nous préférons le dire, cela nous rassure. Évite le « grand déballage » à la machine à café. Convoque le collaborateur discrètement dans ton bureau pour un entretien individuel. Ce n’est pas un sujet à aborder en public, même si ça peut sembler tentant de détendre l’atmosphère avec une blague.
Spoiler alert : ça ne détendra personne.
Rassurer, rassurer et encore rassurer
Tu veux éviter que ton interlocuteur se sente attaqué ? Commence par le rassurer. D’emblée, fais comprendre que ça ne remet pas en cause son travail. Par exemple : « Ce que je vais te dire n’a rien à voir avec ton travail, t’es au top et surtout continue comme ça. »
Prends tes responsabilités sans être catégorique
Évite le flou. Ne dis pas : « on m’a dit que…» ou « j’ai entendu dire…». C’est le moment d’assumer la conversation. Utilise le « je » sans être définitif ou catégorique : « Je ressens parfois une gène…» sera toujours mieux qu’un “je ne peux pas travailler à tes coté à cause de …» Le message sera plus clair, assumé sans être brutal. En gros, tu es le capitaine du navire, prends la barre, mais avec douceur.
Ne pas tourner autour du pot
Ne perds pas de temps à chercher des métaphores poétiques. Après avoir donné un contexte hors qualité du travail, il faut dire les choses et les nommer. Si c’est une question d’odeur corporelle ou de mauvaise haleine, dis-le. Sois direct, mais avec tact.
Un petit mensonge pieux, pourquoi pas
Pour dédramatiser, tu peux utiliser un « pieux mensonge » : «Écoute, ça m’est déjà arrivé, j’ai réglé mon problème avec ces petits bonbons mentholés. » Rien de tel qu’un petit geste d’auto-dérision pour décomplexer la situation et montrer que ce n’est pas la fin du monde. Le petit mensonge dédramatise sans éviter le sujet.
Questionner
« Je suis le premier à te le dire ? En es-tu conscient ? »
S’il n’était pas au courant, il y a de grandes chances que le problème soit résolu rapidement. Par contre, s’il il s’agit d’un problème médical ou qu’il ne sait pas comment y remédier, c’est là que ta délicatesse entre en jeu. “Ok, vois ce qui peut encore être fait, cela ne changera rien à ma manière de bosser avec toi, je te l’ai dit, tu fais du bon boulot. Si tu trouves un moyen d’arranger cela, ce sera top” Et s’il part dans le déni ou se met en colère ? Laisse-lui du temps de réfléchir. La colère, dans ce cas, n’est qu’une réaction naturelle à une intrusion perçue dans sa sphère privée.
Délégation : S’il y a tension entre vous
Si la relation est tendue avec ce collaborateur, il peut être plus judicieux de déléguer cette conversation délicate à une tierce personne, comme un RH. Tu sais, cette personne qui gère les trucs dont personne ne veut s’occuper.
L’hygiène est un sujet hyper sensible au travail, mais c’est un devoir en tant que manager d’aborder ces questions quand elles peuvent nuire à l’équipe ou au collaborateur lui-même. Le but est de le faire avec tact, discrétion et surtout beaucoup de bienveillance. Une conversation bien menée peut faire une énorme différence, et en fin de compte, rendre service à tout le monde.
Le sujet est “touchy” mais nous avons tous vécu la situation. Voir peut-être que nous étions dans le mauvais camp sans le savoir. Ne la joue pas comme Richard Bullit sur ce coup.